Description de l'évènement
de Martin Scorcese
Paul Hackett, un timide employé de banque, rencontre un soir, dans un fast-food, la jeune Marcy, qui lui donne son numéro de téléphone. Il l’appelle, se rend chez elle, à l’autre bout de Manhattan, et y fait la connaissance de son amie, une artiste qui crée des statues en papier. Paul entame alors une nuit étrange, ponctuée d’événements bizarres et de rencontres inquiétantes. Sorti pour chercher de l’argent, il découvre qu’on l’a cambriolé, discute avec un barman, retourne chez Marcy, qu’il trouve inanimée, des barbituriques à ses côtés. Il poursuit sa nuit dans la chambre d’une serveuse, déambule dans une boîte punk, écoute les conseils amicaux d’un homosexuel…
Comme toujours chez Scorsese, ce qui pourrait verser dans l’abstraction reste, au contraire, extrêmement physique. Sans argent — drame total pour cet Américain bien tranquille —, Paul, avatar des héros burlesques de jadis, se heurte à des lieux (bar, appartement cambriolé) et à des êtres qui lui veulent trop de mal (les voyous) ou trop de bien (l’homosexuel), mais qui de toute façon l’encombrent (la fille aux barbituriques). La photo, magnifique, est de Michael Ballhaus, un des collaborateurs préférés de Fassbinder. Le film a reçu le Prix de la mise en scène au festival de Cannes.
Copie issue de la collection André-Pierre Robert déposée à l’Institut Jean Vigo.
André-Pierre Robert ou la passion du cinéma
L’Institut Jean Vigo vient de recevoir en dépôt plus de 1500 films provenant d’une collection privée exceptionnelle, celle de M. André-Pierre Robert, décédé en janvier
2015. Passionné par le cinéma au moins depuis l’âge de 8 ans, ce Castelnauvien (de Castelnau-le-Lez, près de Montpellier) a accumulé bobines de films et documents
concernant le septième art. Contrairement à certains stéréotypes du collectionneur que l’on imagine aisément enfermé dans sa tour d’ivoire, André-Pierre Robert cherchait à faire partager son amour du cinéma, ce qui, peut-être sans qu’il en soit conscient, le rapprochait de l’Institut Jean Vigo, d’autant plus que l’association qu’il avait créée pour animer des débats s’intitulait “Histoire et Cinéma”. Enfin, n’oubliant surtout pas que le cinéma était “par ailleurs” une technique, il a beaucoup oeuvré pour l’ouverture de CAP d’opérateur-projectionniste aux lycées Mermoz (Montpellier) et Champollion (Lattes).
Sollicité par diverses institutions ou collectivités, André-Pierre Robert n’a pas voulu se séparer de sa collection, laissant ses enfants décider quelle serait sa destination. Ils ont choisi l’Institut Jean Vigo, qui offre des conditions de conservation optimales, et nous leur en sommes reconnaissants.
Avec la projection de ce film issu du “fonds Robert”, nous voulons rendre hommage à ce grand collectionneur et remercier sa famille.
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