Collège au cinéma propose aux élèves, de la classe de sixième à celle de troisième, de découvrir des œuvres cinématographiques lors de projections organisées spécialement à leur intention dans les salles de cinéma et de se constituer ainsi, grâce au travail pédagogique d’accompagnement conduit par les enseignants et les partenaires culturels, les bases d’une culture cinématographique.
Dans les Pyrénées-Orientales, l’action est coordonnée par l’association Cinémaginaire. L’Institut Jean-Vigo a en charge les collèges de Perpignan, l’association Cinémaginaire ceux du reste du département.
6ème / 5ème
1er trimestre :
Zéro de conduite
Jean Vigo, France, 1933, 44mn
Prévisionnage le mercredi 30 septembre à 14h à l’Institut Jean Vigo
Finies les vacances. La veille de la rentrée ne tourmente pas trop Caussat et Bruel qui se retrouvent dans le train. Que c’est bon de fumer des cigares dans le compartiment « non fumeurs » ! Sur le quai de la gare, c’est moins drôle. Il fait nuit. Moment lugubre. Ils retrouvent Colin avec plaisir. Le surveillant Pète-Sec avec moins de plaisir. Bruel ne s’y trompe pas : « Regarde Monsieur Pète-Sec, on ne rigolera pas encore cette année. » Et si cette fin d’année réservait quelque surprise ? Première nuit au dortoir, déjà un puni. Premier matin, trois punis, toujours les mêmes, Bec-de-Gaz n’hésite pas : « Bruel, Caussat, Colin, zéro de conduite, consignés dimanche. » Pendant une récré, les trois préparent un complot. Le pion Huguet les laisse faire, il amuse la cour en imitant Charlot. La classe forme les rangs pour la sortie en ville. Huguet devance sa troupe. Il suit une femme qui sort de chez elle. La classe suit Huguet en courant. Mauvaise surprise : au coin d’une rue, la dame élégante est devenue un curé ! Les haricots volent bas au réfectoire. En classe, Tabard dit merde à son professeur. Ça barde. Le Principal exige des excuses. Tabard tient bon, réédite son exploit et répète merde à son professeur. Au dortoir, la révolte gronde. Tabard emmène tous les mutins. Une formidable bataille de polochons met le feu au dortoir. Tabard, Caussat, Bruel et Colin attachent Pète-Sec dans son lit. Le lendemain, jour de la fête de fin d’année, les quatre grimpent sur le toit du collège et s’évadent vers le ciel.
Zéro de conduite est un classique du cinéma français, un film dont le réalisateur fut un génie avant-gardiste, capable de provoquer la société, avec une poésie et une connaissance du cinéma muet comme du cinéma parlant. Imaginez que la première scène, par exemple, est entièrement muette ! Elle pourrait être à elle seule un court métrage. Cette œuvre est selon moi incontournable. Chaque scène regorge de secrets et de messages. Ce film critique ouvertement les plus gros défauts de notre société : l’incompétence du système éducatif, la pédophilie banalisée dans les internats, ainsi que le tabou de l’homosexualité qu’il va complètement banaliser. L’homosexualité, une pratique normale ? Quel choc à l’époque !
Plus d’informations : http://www.transmettrelecinema.com/film/zero-de-conduite/
2ème trimestre :
Le grand voyage
Ismael Ferroukhi, France/Maroc, 2004, 1h48
Prévisionnage le mercredi 4 novembre à 14h 30 à Elne – Cinéma Le Vautier
Alors qu’il s’apprêtait à passer le bac, Réda est contraint de conduire son père, ouvrier marocain à la retraite, en voiture à la Mecque parce que son grand frère s’est vu retirer le permis pour conduite en état d’ivresse. La cohabitation entre les deux hommes est difficile, tant leur culture est différente : Réda ne comprend rien à cette entreprise insensée qui l’oblige à quitter brutalement sa petite amie.
Leur lent cheminement de 3 000 kms à travers, entre autres, l’Italie, l’ex-Yougoslavie, la Turquie, la Syrie, la Jordanie, est marqué par des tentatives de rapprochements et des disputes, le passage des frontières et la rencontre de personnages surprenants.
Lorsque l’argent du voyage disparaît, tout semble accuser Mustapha, un musulman turc aux idées progressistes. Les restrictions soudaines imposent au père des choix que le fils ne partage pas. Excédé, Réda se rend dans un club où il s’enivre et flirte avec une danseuse. Puis son regard sur son père évolue au contact de pèlerins rencontrés sur la route. Fils et père finissent par se réconcilier et expriment leur amour.
Au matin, à la Mecque, Réda regarde son père se vêtir et rejoindre les pèlerins. Mais le soir venu, ce dernier ne rentre pas. Réda se lance alors à sa recherche.
Plus d’informations : http://collegeaucinema77.com/wp-contenu/uploads/2013/10/Le-Grand-Voyage-de-Isma%C3%ABl-Ferroukh.pd
3ème trimestre
Chicken Run
Nick Park et Peter Lord, USA, 2000, 1h24
Prévisionnage le mercredi 2 février à 14h30 à Elne – Cinéma Le Vautier
Embastillée dans un poulailler qui ressemble à un stalag, une compagnie de poules cherche à tout prix à échapper à son funeste destin : Mme Tweedy, la fermière, veut les transformer en tourtes ! Heureusement, le coq Rocky débarque à l’improviste pour les aider… Mais ce dernier ne s’avère pas aussi fiable que prévu. Surtout, le plan machiavélique des Tweedy s’accélère…
Première « superproduction » du Studio Aardman, Chicken Run se distingue par ses nombreux niveaux de lecture. Au premier degré, c’est un grand film d’action. Bien que confiné dans le poulailler et ses environs, le film déploie tout un arsenal d’inventions visuelles, de séquences particulièrement éprouvantes pour les nerfs, et surtout confirme le goût de Nick Park pour les mécaniques infernales. A l’action s’ajoute une forte dose d’humour : l’animation des poules est irrésistible, les personnages le sont tout autant. C’est aussi un remake à peine déguisé d’un classique du film d’évasion : La grande évasion. L’hommage est à la fois appuyé et totalement léger, aérien, tant le décalage entre le modèle et son application à l’espèce volaillère est notable. De la musique à la reprise de certaines scènes emblématiques, Chicken Run fait mieux que décalquer, il fait exploser. Et c’est surtout dans son troisième « degré » que Chicken Run prend littéralement son envol, instillant une réflexion vertigineuse sur la frontière entre réalité et fiction, vrais et faux poulets, cinéma et pâte à modeler. Chicken run est un peu tous ces films à la fois, véritable rubik’s cube, qui plaira à tous, petits et grands, tant sa liberté est grande. Vive l’évasion !
Plus d’informations : http://www.transmettrelecinema.com/film/chicken-run/
4ème / 3ème
1er trimestre :
Le Gamin au vélo
Jean-Pierre et Luc Dardenne, France/Belgique/Italie, 2011, 1h27
Prévisionnage le mercredi 7 octobre à 14h 30 à Elne – Cinéma Le Vautier
Cyril, bientôt 12 ans, n’a qu’une idée en tête : retrouver son père qui l’a placé provisoirement dans un foyer pour enfants. Il rencontre par hasard Samantha, qui tient un salon de coiffure et qui accepte de l’accueillir chez elle pendant les week-ends. Mais Cyril ne voit pas encore l’amour que Samantha lui porte, cet amour dont il a pourtant besoin pour apaiser sa colère…
Avec une mise en scène sobre qui suggère plutôt qu’elle ne montre, le film aborde un sujet de société difficile, l’abandon d’un enfant. Malgré sa douleur, le jeune garçon, sans cesse en mouvement, est filmé avec pudeur et dignité. Malgré son sujet difficile, cette œuvre est empreinte d’une belle et lumineuse énergie.
Plus d’informations : https://www.cnc.fr/cinema/etudes-et-rapports/dossiers-pedagogiques/gamin-au-velo-le-de-jeanpierre-et-luc-dardenne_224998
2ème trimestre
The fits
Anna Rose Holmer, USA, 2016, 1h12
Prévisionnage le mercredi 2 décembre à 14h30 à Elne Cinéma Le Vautier
Swagger nous transporte dans la tête de 11 enfants et adolescents aux personnalités surprenantes, qui grandissent au cœur des cités les plus défavorisées de France. Le film nous montre le monde à travers leurs regards singuliers et inattendus, leurs réflexions drôles et percutantes. En déployant une mosaïque de rencontres et en mélangeant les genres, jusqu’à la comédie musicale et la science- fiction, Swagger donne vie aux propos et aux fantasmes de ces enfants d’Aulnay sous-bois et de Sevran. Car, malgré les difficultés de leur vie, ils ont des rêves et de l’ambition. Et ça, personne ne leur enlèvera.
Plus d’informations : http://frenchculture.org/sites/default/files/swagger_-_fr_final_compressed_1.pdf
3ème trimestre
Woman at war
Benedikt Erlingsson, Islande, 2008, 1h41
Prévisionnage le jeudi 5 novembre à 9h à Elne – Cinéma Le Vautier
Halla, 49 ans, dirige une chorale à Reykjavik. Elle est très attachée à sa belle terre d’Islande, à sa nature exceptionnelle, et elle se sent très concernée par le réchauffement climatique et les catastrophes écologiques. Elle est particulièrement révoltée par les projets d’expansion d’une usine d’aluminium. Clandestinement, elle commet des actes de sabotage sur les lignes à haute tension pour neutraliser cette usine et sensibiliser l’opinion. Mais son projet est perturbé par une nouvelle qu’elle n’espérait plus. Candidate à l’adoption depuis plusieurs années, on lui annonce qu’une petite fille l’attend en Ukraine.
Woman at War, Kona fer í strí, est un conte écologique qui met en question, souvent avec humour, le sens et le poids de l’action individuelle face à l’inertie des autorités en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
L’exemple de Halla, qui, anonyme et seule, s’en prend à une puissante industrie aux capitaux internationaux, illustre un fantasme peut-être largement partagé de « changer le monde à soi tout seul ». Voir le personnage transgresser l’interdit pour une cause jugée juste et dans la clandestinité est assez réjouissant. Mais le débat que provoquent les actions de Halla reste en arrière-plan, par exemple via la télévision qui diffuse des journaux et des émissions où l’on parle des sabotages et de leurs conséquences économiques.
Plus d’informations : https://www.grignoux.be/dossiers/288/Woman_at_War
Les enseignants peuvent choisir en accompagnement des séances :
l’atelier pratique de 6h ou les interventions en classe sur les films (1h par film).
Le stage enseignants aura lieu les deux journées au cinéma Vautier de Elne.