Description de l'évènement
Jean-Luc GODARD, France 1965, 1h55
Sc. : Jean-Luc Godard, d’après Lionel White ; Int. : Jean-Paul Belmondo, Anna Karina, Dirk Sanders, Raymond Devos, Samuel Fuller, Jean-Pierre Léaud.
Ferdinand Griffon, ex stagiaire à la télévision, marié à une richissime italienne, lit à sa petite fille des pages d’Elie Faure consacrées à Velazquez. Une jeune fille, Marianne, vient garder les enfants. Les Griffon se rendent à une réception bourgeoise, où chacun débite des slogans publicitaires, exception faite de Samuel Fuller qui parle de cinéma. Ferdinand jette un gâteau au visage des invités et, retrouvant Marianne qu’il a jadis aimée chez lui, part avec elle vers le Sud de la France, dans un grand périple où se mêleront trafic d’armes, complots politiques, rencontres incongrues, mais aussi des pauses bucoliques et des déchirements amoureux.
L’art de Jean-Luc Godard est sans doute la conséquence de ce constat que le cinéma ne peut plus être innocent, parce que l’image aujourd’hui ne se contente pas de représenter la réalité, mais est partie intégrante de cette réalité. Nous avons accès au réel par le biais d’innombrables images reproductibles et dans cette galaxie d’images qui modèle notre rapport au réel, le cinéma a une place proéminente, parce que c’est par lui en premier que la culture de masse a pu se faire culture de l’image.
Celle-ci s’est recouverte en quelque sorte de deux épaisseurs d’images : la publicité, et le cinéma hollywoodien classique : deux genres d’images fondamentalement différents mais qui se rejoignaient tout de même dans un certain déni de la réalité d’une société capitaliste, divisée, non réconciliée, en guerre sur plusieurs fronts…
Le caractère étrange du cinéma de Jean-Luc Godard consiste à assumer cette situation en donnant à voir à la fois le monde et la position qu’occupe cette façon de voir le monde par rapport aux autres types courants d’images.
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