Description de l'évènement
Jean Renoir, France 1938, 2 h 15
Scénario : J. Renoir, Carl Koch, Nina Martel-Dreyfus ; Image : Jean-Serge Bourgoin, Alain Douarissou ; Musique : Joseph Kosma ;
Interprètes : Pierre Renoir, Lise Delamare, Louis Jouvet, Maurice Escande, Aimé Clariond, Andrex…
« Seul jusqu’ici, Jean Renoir avec La Marseillaise avait su traduire en termes de spectacle, la rupture entre le Roi et la Nation. Il est d’ailleurs assez remarquable qu’il ait recouru dans son film à une lanterne magique, tout comme le fera plus tard Scola rendant hommage aux montreurs d’images. C’est qu’il s’agit de reconstituer la mémoire de l’Histoire par ses représentations populaires collectives. La Marseillaise, qui fut longtemps « le seul film français totalement, absolument, incontestablement, favorable sans ambiguïté ni tergiversation à la Révolution française » (selon ce que j’en ai dit dans L’Avant- Scène Cinéma), s’attachait surtout à décrire les étapes d’un processus de transmission du pouvoir, de l’absolutisme héréditaire à la légitimité démocratique, ouvrant en fin de compte des perspectives d’avenir à une œuvre laissée inachevée à Valmy. Le cœur du film et son morceau de bravoure sont constitués par la fête de la Fédération et par la prise des Tuileries en août 1792, alors que la prise de la Bastille, au début, est réduite à une simple annonce faite au Roi. La prise des Tuileries marque, en effet, l’écroulement définitif de la Royauté et il fallait, pour en traiter, placer le récit dans un contexte irréversible quand tant de petits films et de romans à quatre sous prétendaient apitoyer le peuple par le triste sort de Louis, de Marie-Antoinette et de leurs enfants. » (Marcel Oms, L’Histoire de France au cinéma)
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