Description de l'évènement
Lodge H. KERRIGAN, USA, 2004, 1h40
New York. Une fillette de six ans disparaît. Six mois plus tard elle n’a toujours pas été retrouvée. Son père, William Keane, erre dans une gare routière, réclamant de l’aide et montrant frénétiquement une photo aux passants, celle de sa petite fille, enlevée dans cet endroit quelques mois plus tôt.
A nos yeux, William Keane, père éploré, passe d’abord pour une victime. Mais peu à peu, le doute naît, et soudain, on en est sûrs : cet homme-là a tout inventé, cet homme-là a peut-être lui-même enlevé un enfant, cet homme-là est sans doute un psychopathe.
Chacun de ses gestes, chacun des actes qui trahissaient sa douleur révèlent peu à peu sa folie. Et le cinéaste joue de notre malaise. De ce héros malsain qui nous métamorphose lentement en schizophrènes.
Plans séquences, cadres très serrés, photographie brute, aucune musique, l’image est comme William Keane : à vif. Mais ce parti pris de Kerrigan nous entraîne dans un tourbillon, au plus près du désespoir de Keane. Schizophrène, compulsif, Keane ne tient pas en place mais tourne en rond. Désoeuvré, le monde entier le rejette, il est en roue libre vers l’enfer. Le drame de sa vie a exacerbé ses pulsions de vie et de mort et il cumule presque rituellement les actes d’autodestruction. Oscillant entre folie, désespoir et injustice sociale, le cinéaste évite l’écueil des larmes faciles du cinéma misérabiliste.
Sc. : L. H. Kerrigan ; Image : John Foster ;
Int. : Damian Lewis, Abigail Breslin, Amy Ryan, Liza Colón-Zayas…
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