Description de l'évènement
Jean-Louis Comolli, France/Italie 1976, 1 h 43
Scénario : J. L. Comolli, Eduardo de Gregorio, Marianne di Vettimo ; Image : Yann Le Masson ; Musique : Michel Portal ; Interprètes : Massimo Foschi, Maria Carta, Vittorio Mezzogiorno…
Le film est réalisé à partir de faits historiques. En 1890, dix hommes, intellectuels, artisans, paysans, et une infirmière s’installent dans le Parana, au Brésil, sur des terres que l’empereur don Pedro II leur a octroyées, pour y créer une communauté libertaire « sans chef, sans patron, sans police, mais pas sans conflit, ni passion ». Le groupe fonde la colonie « Cecilia », du nom de l’héroïne d’un récit écrit par Giovanni Rossi, l’initiateur du projet. Mais il est difficile de s’abstraire du monde pour faire la révolution en vase clos…
Tourné en 16 mm, caméra à l’épaule, avec des comédiens qui improvisaient en partie et revivaient eux-mêmes dans leurs rapports aux autres ce qu’avait vécu la communauté anarchiste de l’époque, le film donne une grande impression de réel, et présente des situations concrètes passionnantes : l’opposition des individus, l’organisation du travail, l’école… Pour Jean-Louis Comolli, « cette utopie d’hier convoque quelques-unes des questions brûlantes d’aujourd’hui : celle d’une organisation non répressive, celle de la circulation du savoir et du pouvoir, celle de la libération des femmes et de la lutte contre l’appareil familial. Les seuls rêves intéressants sont ceux qui mettent en crise le vieux monde et, en celui-là même qui rêve, le vieil homme. L’utilité des utopies se mesure aux résistances qu’elles rencontrent. »
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