Les 5 et 7 décembre : Cycle Jean Rouch en 3 films et une ciné-conférence
La vie et le parcours de Jean Rouch sont liés à une période, entre nouvelle Vague et cinéma-vérité, où tout était possible, où un ingénieur des Ponts et Chaussées découvrant l’Afrique en 1941 décide d’en filmer, caméra à l’épaule, la vie, les rites et les personnages.
Jean Rouch est bien plus que le maître du documentaire ethnographique. Tout au long de sa carrière cinématographique et télévisuelle, il brouille volontairement les lignes de partage entre le cinéma scientifique et la fiction.
La ciné-conférence, donnée par Yves Gaillard (INA Midi-Pyrénées) et Frédéric Borgia (Institut Jean Vigo) s’attachera, à partir d’extraits issus du fonds INA, de tracer le portrait de ce grand cinéaste.
Mardi 5 décembre à 18h30 : Ciné-Conférence
Suivie à 19h30 de : La Chasse au lion et à l’arc, Jean Rouch, FR., 1967, 1h17
Ce film, réalisé à la frontière des républiques du Niger et du Mali au cours de sept missions du CNRS, a pour principaux protagonistes les chasseurs Gao qui pratiquent la chasse au lion selon un rituel immémorial.
Des flèches empoisonnées sont confectionnées, les arcs sont fabriqués tandis que des danses rituelles sont pratiquées et des incantations pour préparer le poison sont prononcées. Des pièges sont mis en place et lorsque l’animal s’y engouffre, le chasseur n’a plus qu’à tirer sa flèche…
Jeudi 7 décembre à 19h30 :
Les Maîtres fous, Jean Rouch, France, 1955, 36′
Tourné en deux jours et à la demande des prêtres, le film met en scène, comme jamais on ne l’a vu jusqu’alors, les rites de possession d’immigrés nigériens au Ghana, dans la secte des Haoukas. Rouch y invente, sous les auspices de Vertov et Flaherty, ce qu’il nomme la « ciné-transe », une manière de filmer caméra à l’épaule en participant aux événements filmés, une manière d’affirmer surtout que le cinéma est avant toute chose une affaire de regard, de subjectivité partagée, d’empathie et d’engagement.
Ce qu’il reste de la folie, Joris Lachaise, FR. Sénégal, 2016, 1h30
Il y a cet hôpital. Thiaroye, en lisière de Dakar. Un lieu où la psychiatrie en Afrique s’est écartée du chemin tracé par la colonisation. Et il y a la folie qui nous parle, qu’on écoute attentivement, qui nous bouleverse, non par compassion mais parce qu’elle emporte toutes nos certitudes. Monologues ultimes des âmes blessées qui ne s’embarrassent d’aucun calcul et qui s’adressent aux confins de nous-mêmes…
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