Lycéens et apprentis au cinéma

Lycéens et apprentis au cinéma est un dispositif scolaire qui s’inscrit dans la politique de sensibilisation et d’éducation artistique du jeune public conduite par le CNC.
Dans ce cadre, les lycéens et les apprentis découvrent des œuvres cinématographiques lors de projections organisées spécialement à leur intention dans les salles de cinéma. Grâce au travail pédagogique d’accompagnement conduit par les enseignants et les partenaires culturels, ils se constituent les bases d’une culture cinématographique.
En Languedoc-Roussillon, le choix a été fait d’accompagner les films par des interventions en classe d’artistes et de professionnels du cinéma. Chaque classe bénéficie donc de 3h d’atelier. Par ailleurs, la projection de l’un des films du programme est précédée d’un court-métrage méditerranéen, en présence des réalisateurs ou producteurs, en partenariat avec le Festival Cinéma Méditerranéen de Montpellier.

1er trimestre :

Le Voyage de Chihiro

Le Voyage de Chihiro
Hayao Miyazaki, Japon, 2005, 2h05
Prévisionnage le mercredi 30 septembre à 15h45 à l’Institut Jean Vigo
Justement couronné d’un Ours d’or à Berlin, « Le Voyage de Chihiro » impressionne par sa profusion formelle et narrative. La confirmation du talent singulier d’Hayao Miyazaki, maître japonais de l’animation.
Le Voyage de Chihiro est un poème en prose, une épopée foisonnante, un conte philosophique, une œuvre beaucoup plus ambitieuse qu’un simple roman d’apprentissage destiné à la jeunesse, qui confirme le talent unique de son auteur, Hayao Miyazaki.
Chihiro est une fillette de 10 ans, une petite citadine capricieuse et gâtée qui voyage en voiture avec ses parents, en route vers leur nouvelle maison. En chemin, son père se trompe de direction. La famille traverse un immense tunnel et se retrouve dans un parc d’attractions désaffecté. L’atmosphère inquiétante tourne au cauchemar lorsque les parents de Chihiro, pour s’être nourris de victuailles, sont transformés en cochons. La petite fille va découvrir un univers fantastique peuplé de monstres, de fantômes et d’anciens dieux en villégiature dans une immense maison de bains régie par une sorcière.
Le réalisateur a ainsi puisé son inspiration dans le patrimoine littéraire de son pays. “On trouve dans la littérature japonaise des histoires de voyageurs victimes de sortilèges et qui se réveillent le lendemain matin transformés en animaux. Je connais bien Pinocchio et Alice au pays des merveilles, je les aime beaucoup, mais je ne m’en suis pas inspiré pour ce film. Les personnages sortent de mon imagination, même si je me suis nourri des traditions et légendes pour les inventer. Il existe de nombreux dessins de monstres épouvantables dans l’art japonais. J’ai souhaité m’éloigner le plus possible de cette représentation traditionnelle des créatures et des fantômes.”
“Je pense avoir changé ma façon de faire des films depuis Princesse Mononoké, explique Miyazaki. Avant ce film, je m’étais fixé un certain nombre de règles car je refusais de faire des films de pure distraction. Cela me conduisait toujours à soustraire davantage, à m’imposer des contraintes et des interdits. J’ai jeté tout cela au moment de Princesse Mononoké, et j’ai décidé de repartir sur une base totalement neuve et libre, pour aboutir à un résultat différent. Dans Le Voyage de Chihiro, il y a beaucoup de personnages, car, pour moi, le film est comme la transposition de l’histoire d’une jeune fille qui débarque au milieu de l’agitation des studios Ghibli pour y travailler. Elle va devoir franchir de nombreuses épreuves. La plupart de mes films grouillent de personnages. Mon voisin Totoro faisait plutôt figure d’exception.” (Les Inrockuptibles)
Plus d’informations : https://www.archives.atmospheres53.org/docs/chihiro.pdf
https://www.cnc.fr/cinema/etudes-et-rapports/dossiers-pedagogiques/voyage-de-chihiro-le-de-hayao-miyazaki_850641

2ème trimestre :

Psychose

Psychose
Alfred Hitchcock, USA, 1960, 1h49
Marion Crane est insatisfaite de son sort : elle a un amant avec lequel elle ne peut vivre faute d’argent. Elle agit impulsivement lorsqu’elle a l’occasion de voler une très grosse somme d’argent à son patron : elle s’en empare et s’enfuit en voiture… Psychose est le film le plus connu d’Alfred Hitchcock et pourtant il a été conçu comme un film presque expérimental, avec un budget proche d’un téléfilm. L’histoire en elle-même, tirée d’un roman de Robert Bloch inspiré d’un fait divers, n’est pas des plus passionnantes qui soient ; si elle a attiré Hitchcock, c’est parce qu’il y voyait un beau support pour jouer avec le spectateur qu’il entraîne constamment sur de fausses pistes. La mise en place laisse prévoir un certain type de film et au moment où l’on croit deviner la suite, Hitchcock surprend tout le monde par une scène aussi inattendue que contraire aux règles narratives classiques. Devenue la plus célèbre du cinéma, elle n’a plus évidemment l’effet de surprise qu’elle produisait à sa sortie sur les spectateurs et c’est un peu dommage, mais même lorsque que l’on connait le film, on peut admirer le talent d’Hitchcock pour nous induire en erreur, nous dérouter jusqu’à nous terrifier. Tout est calculé dans ce but, il détourne notre attention avec un détail pour mieux nous tromper sur l’essentiel. Sur ce point, il est bien le maitre absolu. Et comme il le dit lui-même, ce n’est pas grâce à son contenu ou à son interprétation que Psychose est un film si remarquable, c’est la façon de construire cette histoire et de la raconter qui a amené le public à réagir de façon émotionnelle.
Plus d’informations : https://cafedesimages.fr/lyceens-au-cinema/Psychose-fiche-interactive.pdf
https://www.cnc.fr/cinema/etudes-et-rapports/dossiers-pedagogiques/psychose-de-alfred-hitchcock_849735

Incendies

3ème trimestre :
Incendies
Denis Villeneuve, Canada, 2011, 2h03
Hermile Lebel, petit notaire maladroit, fait lecture à Jeanne et Simon – des jumeaux – du testament laissé par leur mère, Nawal. Puis il leur remet deux enveloppes : l’une destinée à un père qu’ils croyaient mort, l’autre à un frère dont ils ignoraient l’existence. Très vite, la jeune fille décide de partir pour le Moyen-Orient, où la conduit sa lettre. Jeanne devine que dans cette énigme réside la clé du silence de sa mère, qui avait cessé de parler depuis cinq ans. Sa mère qui a fui dans l’exil un pays – le Liban, même s’il n’est jamais nommé – déchiré par la guerre civile. Un pays où elle a été torturée et violée dans un camp, à Khiam, par les phalangistes. Simon, au contraire, n’a que faire de cette mère qu’il a toujours trouvée distante, et il considère ses dernières volontés comme des caprices posthumes. Mais son attachement à sa soeur le pousse à sillonner avec elle le pays de leurs ancêtres, vingt ans après la violence de la guerre dont ils vont devoir raviver les témoignages au sein d’une communauté encore à vif. Jeanne et Simon remontent ainsi le fil de l’histoire d’une mère dont ils mettent au jour l’engagement et le destin tragique. Ils découvrent aussi qu’ils sont eux-mêmes le produit de cette violence de guerre.
Avant d’être ce film du Québécois Denis Villeneuve, en course pour les Oscars dès sa sortie en salles , Incendies , qui fouille dans la mémoire libanaise de la guerre civile, est une pièce de l’écrivain libano-canadien Wajdi Mouawad. Mouawad, à 42 ans, est très apprécié des milieux de la scène des deux côtés de l’Atlantique : à Montréal, où il est arrivé à 15 ans, et en France, où sa famille et lui s’étaient d’abord installés sept ans plus tôt, fuyant la guerre civile au Liban. En 2009, le Festival d’Avignon le consacrait en lui proposant d’être son artiste associé. Dans la Cour d’honneur du palais des Papes, on put voir trois pièces qui se poursuivaient, du crépuscule à l’aube : Littoral , Incendies , Forêts . De cette trilogie de l’exil et du retour au Liban, où une famille s’est déchirée, le second volet, Incendies , est peut-être le plus beau.
Ce texte-monde, thriller familial sur fond d’histoire, devait absolument passer à l’écran. Denis Villeneuve Polytechnique , 2008, Maelström , 2000 a tenté ce pari et le relève avec sa propre personnalité, celle d’un des cinéastes québécois les plus talentueux de sa génération. Il le fait avec une grande liberté tout en rendant à Incendies son tourment, sa géographie mouvante et en le resituant dans l’histoire. Comme si ce film avait réussi à faire naître du texte toutes les images dont il était porteur. (revue L’Histoire)
Plus d’informations : https://www.zerodeconduite.net/ressources/3141
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/01/11/incendies-comment-refleter-au-cinema-la-tragedie-du-proche-orient_1463655_3476.html

Film facultatif :

L’Epine dans le coeur

L’Epine dans le coeur
Michel Gondry – Documentaire – France – 2010 – 1h26
De 1952 à 1986, Suzette a sillonné les écoles des Cévennes en tant qu’institutrice. Devant la caméra de son neveu, Michel Gondry, elle raconte ses aventures quotidiennes et lui permet ainsi de découvrir une réalité familiale méconnue.
Il faut tout le talent d’équilibriste de Michel Gondry pour fouiller la tourbe familiale sans en éclabousser les membres, pour gratter le vernis des souvenirs super-huit, forcément joyeux, sans en abîmer la couche la plus sensible. Comme à son habitude, le réalisateur fonce tête baissée dans la matière, donne à son documentaire des allures de bric-à-brac en perpétuelle réinvention. Les plus belles séquences trahissent d’ailleurs le véritable projet gondrien : retrouver dans l’art et le collectif la capacité enfantine à enchanter le réel avec trois fois rien.

Un stage de formation est co-organisé par la DAAC et Les Amis du Cinoch’ pour les enseignants : les 17 et 18 novembre 2020 à Nîmes.
Un enseignant au moins par établissement doit se rendre à ce stage.
L’inscription doit être faite sur GAIA par le Chef d’Etablissement avant la mi-septembre 2020.

Le contenu pédagogique

Pour les élèves

  • Une projection par trimestre dans une salle de cinéma partenaire
  • Un dossier pédagogique de 24 pages sur chaque film, élaboré par la BiFi (Bibliothèque du Film), l’APCVL (Atelier de production Centre Val de Loire) ou les Cahiers du cinéma
  • Des ateliers (3h)

Pour les professeurs

  • Une formation
  • Un dossier pédagogique et un DVD du court-métrage programmé
  • Un temps de rencontre spécifique pour le choix des films
  • Les documents pédagogiques ainsi que des outils complémentaires sont accessibles sur lyceensaucinemalr.org

Le dispositif prévoit

  • Copie et documentation (enseignant et élève) envoyés par le C.N.C.
  • Présentation du film
  • Entrée aux séances : 2,50 euros par élève et par film
  • Interventions pédagogiques en classe autour des films prises en charge financièrement par la Région